Témoignage d’Abi Ross, ingénieur en bâtiment 
 
Que l’on soit un professionnel souhaitant rapidement augmenter sa capacité de travail ou encore un amateur de nouvelles technologies, il est  impossible de passer à côté des tableaux interactifs qui envahissent à présent notre quotidien. Pour nous aider à obtenir un témoignage éclairé sur le sujet, nous avons interviewé Abi Ross, ingénieur en bâtiment et utilisateur fréquent du tableau interactif en entreprise.

Le TBI  apporte-t-il vraiment une différence ?

Oui, la première chose que l’on remarque lorsque l’on utilise un TBI, c’est la puissance de ce genre d’installation qui diffère considérablement de celle des tablettes ou téléphones tactiles. Les tableaux interactifs sont de simples tableaux reliés directement à un ordinateur et un vidéoprojecteur permettant d’effectuer de multiples manipulations interactives comme faire un PowerPoint interactif. 

Quelles ont été vos premières impressions à l’utilisation du tableau interactif ?

Présenter comme un véritable outil de productivité, mon expérience professionnelle m’a permis de manipuler de manière assez régulière cet outil assez original.
 
Ma première impression lorsque j’ai utilisé cet outil a été mitigé car il est difficile d’exploiter toutes ses capacités. Par contre, sauter le pas entre le tableau traditionnel et le tableau interactif a été assez motivant.
 
Par une utilisation progressive, je me suis rendu compte de toutes les possibilités d’utilisation : faire une présentation dynamique, capturer et enregistrer ses idées, partager son contenu etc… Je l’avoue m’a permis au fil du temps de gagner pas mal de temps et de valeur ajoutée sur certaines tâches.
 
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’originalité du produit peut le rendre plus agréable ou assez « galère » à utiliser selon l’usage souhaité. En effet dans certaines situations, le TBI peut être un allié de choix ou une possible perte de temps. Par exemple le TBI reste un outil difficile à exploiter lors d’une présentation où la rigueur reste un paramètre essentiel. 
 

Pouvez-vous nous donner une illustration concrète en entreprise ?

Bien sûr. Lors de la mise en place d’un projet, il m’est arrivé d’utiliser un tableau interactif pour faire une mind-map. Pour les néophytes dans ce domaine, une mind-map est une représentation visuelle d’une idée ou d’un concept avec des liaisons d’un thème précis (ici, un projet dans le bâtiment avec une décomposition des différentes parties qui composent un bâtiment).
 
Pour ce type d’exercice, le tableau interactif est une véritable merveille car tous les collaborateurs peuvent construire de manière ludique et participative la mind-map. On peut également avoir une vision plus rapide de ce que les autres collègues pensent. 

Qu’est-ce que le TBI vous a apporté de plus lors du mind-mapping ?

Au niveau professionnel, le tableau interactif est un outil de productivité indispensable lorsque l’on fait du mind-mapping. Contrairement à un ordinateur portable, il permet à tous les collaborateurs de participer à cette phase de recherche cruciale dans la réalisation du projet.
 
Concrètement, l’utilisation de plusieurs stylets est indispensable pour structurer la mind-map collectivement mais aussi pour diviser les tâches tout en travaillant sur le même système qui était ici la structure du bâtiment. De cette manière, une personne a pu s’occuper de contraintes liées aux murs, une autre des fenêtres et une dernière des plafonds tout en travaillant sur un seul et même document. Chaque personne pouvait de cette manière donner son avis sur la structure de la mind-map en temps réel. 

Au final quelle image gardez-vous des TBI en entreprise à l’heure actuelle ?

Pour ma part et à travers mes nombreuses expériences et celles de mes collèges, je trouve que le tableau interactif est l’outil de travail le plus adapté au travail de groupe, car il facilite la collaboration, l’échange et surtout, il dynamise l’esprit d’équipe. 
 
Pour en savoir plus sur le Mind-Mapping

tablette en classe

Le gouvernement favorise l’usage des tablettes en classe

L’idée d’introduire les tablettes numériques à l’école est soutenue par le gouvernement. Il veut donner vie à une nouvelle méthode éducative doublée d’une culture numérique.

Le souhait serait que chaque élève en possède une mais ce projet nécessite un budget élevé.

Un sondage a montré que les parents étaient plutôt favorables. Ils pensent que c’est un outil utile qui allège le poids du cartable. Par contre, ils ne sont pas encore totalement convaincus que l’interactivité et le côté ludique de la tablette apportent beaucoup à leurs enfants.

Mais ce projet ne peut se limiter uniquement à la distribution d’un matériel plus moderne à l’école. Il doit s’accompagner d’une nouvelle méthode de travail.
Le but n’est pas seulement que les élèves sachent utiliser la tablette tactile mais qu’ils acquièrent des connaissances grâce à des nouveaux outils de travail.

Les tablettes enrichissent les supports

Ils devront rechercher l’information, la sélectionner, la comprendre et la retenir. La tablette ne remplace pas un ordinateur mais permet un enrichissement des apports pédagogiques de l’enseignant et de changer les formes d’apprentissage des élèves.
Elle offre des avantages indéniables : Lorsque la classe travaille sur la tablette, le résultat peut être projeté sur le tableau grâce à un TBI. Ce qui permet les échanges et une correction collective. Elle est le complément du tableau numérique qui permet le partage et qui dynamise la participation des élèves.

La tablette donne une autre dimension à toutes les disciplines : en anglais, l’élève peut écouter mais aussi s’enregistrer. Elle complète toutes les matières autant les sciences que les cours artistiques.

Lorsque l’enseignant maîtrise et intègre ces outils, il mobilise l’élève par la recherche sur des sites internet. Il va utiliser les services proposés en ligne et les applications téléchargées.
Un enseignement classique est complètement transformé et dynamisé puisque l’élève peut partager, grâce à sa tablette, ce qu’il a trouvé. Il peut aussi le publier. On attend de lui un rôle actif, le cours devient pour lui beaucoup plus intéressant.

Ce sera toujours à l’enseignant de demander à sa classe l’utilisation du numérique. Il doit l’aider dans sa pédagogie, il lui apporte des idées nouvelles qui facilitent les apprentissages.

Dans ces vœux aux enseignants, Najat Vallaud-Belkacem annonce une grande consultation sur le numérique éducatif. En même temps, la première note d’information de la DEPP (Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance) pour 2015 annonce que l’équipement informatique des collèges a doublé en 10 ans, ce qui leur fait conclure que le virage du numérique est en train de se négocier…
Comme le dit l’adage, « aide-toi, le ciel d’aidera ». Les enseignants peuvent donc, commencer à préparer le terrain pour se préparer à négocier ce tournant historique.
Pour cela, il convient de définir dans ses pratiques actuelles, ce qui peut être honnêtement amélioré grâce au recours aux nouveaux outils de la pédagogie et notamment, au premier rang d’entre eux, le tableau interactif.
Dans ce dossier « (Re)donnez vie à votre tableau interactif ! », nous avançons quelques pistes pour vous aider à négocier cette transition.
Nous vous souhaitons donc une nouvelle année numérique, pédagogique et heureuse et vous laissons déguster ce premier cadeau de l’année.

http://www.tableauxinteractifs.fr/le-tbi/histoire-du-tbi/en-2015-redonnez-vie-a-votre-tableau-interactif/

Bernard-Yves Cochain

 

Lens Hand

Les vidéoprojecteurs interactifs sont devenus populaires au cours des dernières années, et il semble que leur utilisation va continuer à croître de façon exponentielle. En effet, des livres tels que La Révolution Tableau blanc interactif  (Betcher & Lee, 2009) témoignent de la profondeur et l’ampleur du changement de cet outil peu favorisé dans l’enseignement.

Pour ceux qui ne se sont pas encore familiarisés avec la technologie, un vidéoprojecteur interactif (VPI), est projecteur qui se connecte à un ordinateur et un grand écran. Le projecteur projette l’écran de l’ordinateur sur la surface du tableau, d’où les utilisateurs contrôlent l’ordinateur avec le stylo, le doigt, ou un autre dispositif. Le projecteur est généralement monté sur un support mural ou sur le socle. Divers accessoires, tel que le système de réponse des élèves, permettent l’interactivité.

Bien que de plusieurs enseignants ont opté avec enthousiasme pour les VPI, peu de recherches sur leur effet notamment sur le rendement des élèves sont disponibles.

Cependant, une étude a été faite sur 85 enseignants et 170 salles de classe, avec des enseignants ont utilisé les vidéoprojecteurs interactifs pour enseigner leurs cours et qui ont par la suite enseigner à un autre groupe d’élèves sans utiliser la technologie (voir Marzano & Haystead , 2009 )

Les découvertes de la recherche

Les résultats de l’étude indiquent que, généralement, l’utilisation de vidéoprojecteurs interactifs a été associée à un gain de 16 centiles sur les résultats des tests. Cela signifie que nous pouvons nous attendre à ce que l’étudiant au 50e centile dans une classe sans technologie, croisse jusqu’au 66e centile dans une salle de classe à l’aide de vidéoprojecteurs.

En outre, trois caractéristiques immanentes à des vidéoprojecteurs interactifs ont une relation statistiquement significative avec la réussite des élèves.

  • Le premier est bien sur l’étudiant, le dispositif de réponse par vote concerne les dispositifs que les élèves utilisent pour entrer leurs réponses. Le pourcentage d’élèves qui fournissant la bonne réponse est alors immédiatement affiché sur le tableau dans un graphique à barres ou un diagramme circulaire. L’utilisation de dispositifs de vote a été associée à un gain de 26 points de centile sur chaque résultat.
  • Une deuxième caractéristique est l’utilisation de graphiques et d’autres éléments visuels pour représenter l’information. Il s’agit notamment des images téléchargées, des clips vidéo via internet, des sites comme Google Earth,  graphiques et des diagrammes. L’utilisation de ces aides a été également associée à un gain de 26 points de percentile sur les résultats aux tests.
  • Une troisième caractéristique est que le vidéoprojecteur interactif renforcé d’applications que les enseignants peuvent utiliser pour signaler lorsque la réponse est correcte ou présenter des informations dans un contexte inhabituel. Ces applications comprennent des réponses correctes glissé-déposé dans des endroits spécifiques, reconnaissance des réponses correctes avec des applaudissements virtuels, et de découverte des informations cachées sous des objets. Ces pratiques ont été associées à un gain de 31 points de centile sur résultats aux tests.

Nos observations

 Une des conclusions les plus intéressantes de l’étude était que, dans 23% des cas, les enseignants avaient de meilleurs résultats sans les vidéoprojecteurs interactifs. Pour en déterminer la raison, nous avons examiné les bandes-vidéos des enseignants utilisant le visualiseur classique. Ce qui a divulgué quelques pièges potentiels dans l’utilisation de la technologie :

  • Utilisation de dispositifs de vote ne met pas en relief les caractéristiques qualitatives des résultats. Dans plusieurs classes, les enseignants ont juste noté le nombre des étudiants ayant obtenu la bonne réponse au lieu de rechercher les raisons pour lesquelles une réponse était plus approprié qu’une autre.
  • Manque d’organisation du temps lors des manipulations. Dans ces cas, les enseignants incorporent des segments vidéo via internet ou d’images destinées à représenter des informations importantes dans leurs contenus. Cependant, ils manipulent si rapidement les images que les étudiants, bien qu’impressionnés par les graphismes, n’ont pas eu le temps d’analyser et d’interagir sur le contenu.
  • L’utilisation excessive de graphismes. les visuels étaient tellement inondés de stimuli visuels qu’il était devenu difficile d’identifier le contenu important.
  • Donner trop d’importance aux applications de renfort. Par exemple, lorsque les enseignants ayant eu de moins bons résultats, avec la technologie utilisaient la fonction applaudissements virtuelle pour signaler une réponse correcte, l’accent semblait être plus sur les applaudissements plutôt que sur la clarification du contenu.

Tirer le meilleur parti de la technologie

Cette étude, ainsi que par l’avis de bon nombre enseignement, conseille les enseignants quant à l’utilisation des vidéoprojecteurs interactifs. Il est recommandé ce qui suit :

  • Les enseignants doivent réfléchir à la façon dont ils ont l’intention d’organiser la diffusion de leurs contenus pédagogiques.
  • Il est important de  regrouper les informations en petits segments significatifs avant qu’ils ne commencent à défile. Une fois que le contenu est organisé, ils peuvent par la même occasion proposer les tableaux en version papier afin de compléter l’organisation du cours. Pour s’assurer qu’ils ne vont pas trop vite, les enseignants peuvent également marquer leurs contenus pour se rappeler d’arrêter la présentation afin que les élèves puissent traiter et analyser le flux d’informations.
  • Les visuels présentés peuvent contenir des graphiques, mais ces graphiques doivent se concentrer sur les informations importantes. Aussi, aucun contenu ne doit contenir trop de visuels ou d’informations écrites.
  • Après avoir posé une question et obtenu les réponses des élèves, à l’aide de dispositifs de vote, l’enseignant doit généralement en discuter un moment autour de la réponse correcte avec les réponses incorrectes en veillant à obtenir des avis des élèves, aussi nombreux qu’ils puissent être.
  • Lors de l’utilisation des fonctionnalités de renfort comme les applaudissements virtuels, les enseignants doivent s’assurer que les élèves se concentrent sur la raison pour laquelle une réponse est correcte ou incorrecte. Bien que ces caractéristiques puissent produire un grand engagement et certainement animer l’atmosphère dans une salle de classe, ils peuvent aussi distraire si elles sont utilisées sans une orientation claire sur le contenu essentiel.

Les vidéoprojecteurs interactifs sont un grand potentiel pour améliorer les pratiques pédagogiques en classe et, finalement, améliorer l’ efficacité des élèves.

Cependant, supposer simplement que l’utilisation de celui-ci ou tout autre outil technologique peut automatiquement améliorer le rendement des élèves serait une erreur. Comme c’est le cas avec tous les outils puissants, les enseignants doivent utiliser les VPI avec réflexion, conformément à ce qui est prescrit pour adopter de bonnes pratiques en classe.