J’ai cherché à remonter aussi loin que possible dans l’origine de l’utilisation du tableau en classe, ou du moins en situation de pédagogie :

Voici un document écrit par un auteur anonyme à Ctésibios d’Alexandrie (IIIe siècle avant J.-C.).

À la lecture de cette lettre, on doit pouvoir supposer que Ctésibios proposait à son collègue ou ami une invention qui aurait consisté à écrire avec une pierre calcaire claire sur une pierre sombre, probablement dans le domaine de la pédagogie. On notera ici les objections de cet auteur anonyme qui sont encore aujourd’hui étrangement d’actualité.

« […] votre idée est intéressante mais j’y vois de bien fortes objections :

– les crissements du morceau de calcaire seraient insupportables aux étudiants.

– la poussière générée par l’écriture et surtout l’effacement risquerait de provoquer des allergies.

– après plusieurs effacement la surface deviendrait peu lisible et il faudrait procéder à un nettoyage à l’eau ce qui impliquerait une connexion à un réseau aqueux et plus grave encore une indisponibilité du dispositif lors du nettoyage humide, le temps que la pierre noire sèche.

– le matériel deviendrait inopérant en cas de perte ou d’épuisement des pierres blanches.

– le matériel évoqué ne permettrait pas un usage pédagogique pertinent car il inciterait l’enseignant à limiter l’écriture. Il ne pourrait donc pas explorer les idées et hypothèses des élèves, ce qui conduirait à un enseignement magistral forcement ennuyeux pour les élèves et qui pourrait donc avoir de graves répercussions en matière de résultat en aggravant l’hétérogénéité des élèves, ce qui pourrait causer à terme la fin de la suprématie incontestable de notre chère patrie d’Alexandrie.

Je préconise donc plutôt une surface qui s’utiliserait au doigt. Je crois ce système en effet, plus intuitif, rapide, sûr. Il aurait en outre la supériorité de permettre des modifications faciles.

En cas de besoin on pourrait utiliser un style, mais je pense que le doigt est le prolongement naturel de l’esprit et que tout outil intermédiaire ne pourrait que ralentir la pensée.

Nous utilisons la cire, le sable, mais je me plais à rêver d’un dispositif encore plus simple que vous, serez peut-être à même d’offrir à nos professeurs pour qu’ils puissent aisément traduire leur pensée et surtout celle de leur étudiants. […] »


Plus près de nous signalons ce texte tiré de la « vie de Henri Brulard », un des nombreux pseudonymes de Marie-Henri Beyle, Alias Stendhal qui y décrit en 1798 le tableau de l’école centrale de Grenoble où il fait ses études de cette façon :

« C’était une ardoise de six pieds sur quatre, soutenue à cinq pieds de haut par un châssis fort solide. On y montait par trois degrés… La tête du démontrant était bien à huit pieds de haut. »

On constate que les professeurs de l’école centrale de Grenoble ne connaissaient pas le texte ci-dessus sinon ils auraient sans doute cherché un dispositif présentant moins d’inconvénients.

Il faudra attendre 1986 et même plus précisément 1991 pour que l’invention demandée à Ctésibios d’Alexandrie voit le jour dans une salle de classe, un tableau utilisable au doigt et sans aucun des inconvénients et tous les avantages demandés (c’était le SMART Board).


Que de temps perdu pour l’humanité !

Ces dernières semaines, on a vu sur Internet de nombreuses voix s’élever contre la supposée « révolution » du tableau blanc interactif (TBI). Plusieurs articles ont récemment soulevé le débat :

Ces différents articles, solidement argumentés et largement commentés, ne manquent pas de bon sens ni d’humour. Ils témoignent aussi d’un certain ras-le-bol envers la technicisation actuelle du débat pédagogique.

Chez TableauxInteractifs, nous sommes bien sûr convaincus de l’intérêt pédagogique du TBI et il nous semblait important de réagir à ces visions plutôt pessimistes de l’outil. Sans avoir l’ambition de révolutionner le débat, nous voudrions simplement y apporter un autre point de vue.

Continue reading « Quelques arguments en faveur du TBI »

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