Olivier Granier, professeur de Physique au Lycée, utilise un MOOC (Massive Open Online Course) pour préparer des étudiants aux grandes écoles scientifiques. Il témoigne de l’utilisation de ce nouvel outil internet en plein développement.

 

Un MOOC pour la physique, pour quoi faire ?

 

Je suis enseignant de physique en classe préparatoire scientifique (CPGE) au lycée J.Decour à Paris et prépare mes étudiants aux concours des Grandes écoles d’ingénieurs scientifiques.

Je propose aux étudiants de CPGE et en collaboration avec un collègue de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth, un « MOOC pour la physique » disponible gratuitement.

Le programme de physique des CPGE est dense et nécessite, de la part des étudiants, un important travail d’appropriation des connaissances et d’acquisition des compétences qui sont attendues lors des épreuves de concours.

Les cours des enseignants de CPGE sont très fournis et accompagnés de nombreux exercices et devoirs à faire à la maison. Pas de doute, un étudiant de prépas semble être bien préparé à affronter les concours !

 

400 étudiants déjà inscrits 

Les étudiants de prépas forment une population très hétérogène. Ils n’ont guère été habitué à suivre des cours magistraux. Certains y trouvent leur compte, d’autres ont davantage de difficultés.

Un MOOC permet à chaque étudiant d’avancer à son rythme : il y trouvera des fiches de cours et de travaux pratiques (TP) qu’il pourra comparer au cours de son enseignant, il pourra visionner des vidéos de cours de quelques minutes  qui lui permettront de préparer ses colles et de réviser pour les oraux des concours, il y trouvera des méthodes de résolutions d’exercices avec indices et points « méthodes », il lui sera proposé des QCM et des résolution de problèmes, …

Mais ce MOOC ne doit pas être qu’un simple cours en ligne : il doit être accompagné d’une part d’un scénario pédagogique chiffré, guidant l’étudiant sur le travail qu’il doit effectuer et le temps qui lui est imparti et d’autre part d’un forum de discussion avec ses camarades afin de faciliter les échanges et susciter les questions.

400 personnes sont déjà inscrits à ce MOOC que j’utilise tous les jours avec mes étudiants : les fiches de cours et de TP sont projetées en cours ou en TP avec un vidéoprojecteur. Certaines fiches doivent être lues avant le cours magistral : cette pédagogie de la « classe inversée » permet à chacun d’avancer à sa vitesse et de prendre le temps de s’approprier de nouvelles connaissances. Les exercices ne sont plus résolus uniquement en classe lors des séances de TD mais aussi sur ordinateur en profitant des indices et des conseils de résolution. L’étudiant devient ainsi le propre moteur de sa formation.

Voici l’objectif que je me suis fixé en tant qu’enseignant : continuer à développer un tel MOOC afin d’aider les étudiants des CPGE dans la voie d’excellence qu’ils ont choisie.

O Granier, Lycée J.Decour

 
Témoignage d’Abi Ross, ingénieur en bâtiment 
 
Que l’on soit un professionnel souhaitant rapidement augmenter sa capacité de travail ou encore un amateur de nouvelles technologies, il est  impossible de passer à côté des tableaux interactifs qui envahissent à présent notre quotidien. Pour nous aider à obtenir un témoignage éclairé sur le sujet, nous avons interviewé Abi Ross, ingénieur en bâtiment et utilisateur fréquent du tableau interactif en entreprise.

Le TBI  apporte-t-il vraiment une différence ?

Oui, la première chose que l’on remarque lorsque l’on utilise un TBI, c’est la puissance de ce genre d’installation qui diffère considérablement de celle des tablettes ou téléphones tactiles. Les tableaux interactifs sont de simples tableaux reliés directement à un ordinateur et un vidéoprojecteur permettant d’effectuer de multiples manipulations interactives comme faire un PowerPoint interactif. 

Quelles ont été vos premières impressions à l’utilisation du tableau interactif ?

Présenter comme un véritable outil de productivité, mon expérience professionnelle m’a permis de manipuler de manière assez régulière cet outil assez original.
 
Ma première impression lorsque j’ai utilisé cet outil a été mitigé car il est difficile d’exploiter toutes ses capacités. Par contre, sauter le pas entre le tableau traditionnel et le tableau interactif a été assez motivant.
 
Par une utilisation progressive, je me suis rendu compte de toutes les possibilités d’utilisation : faire une présentation dynamique, capturer et enregistrer ses idées, partager son contenu etc… Je l’avoue m’a permis au fil du temps de gagner pas mal de temps et de valeur ajoutée sur certaines tâches.
 
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’originalité du produit peut le rendre plus agréable ou assez « galère » à utiliser selon l’usage souhaité. En effet dans certaines situations, le TBI peut être un allié de choix ou une possible perte de temps. Par exemple le TBI reste un outil difficile à exploiter lors d’une présentation où la rigueur reste un paramètre essentiel. 
 

Pouvez-vous nous donner une illustration concrète en entreprise ?

Bien sûr. Lors de la mise en place d’un projet, il m’est arrivé d’utiliser un tableau interactif pour faire une mind-map. Pour les néophytes dans ce domaine, une mind-map est une représentation visuelle d’une idée ou d’un concept avec des liaisons d’un thème précis (ici, un projet dans le bâtiment avec une décomposition des différentes parties qui composent un bâtiment).
 
Pour ce type d’exercice, le tableau interactif est une véritable merveille car tous les collaborateurs peuvent construire de manière ludique et participative la mind-map. On peut également avoir une vision plus rapide de ce que les autres collègues pensent. 

Qu’est-ce que le TBI vous a apporté de plus lors du mind-mapping ?

Au niveau professionnel, le tableau interactif est un outil de productivité indispensable lorsque l’on fait du mind-mapping. Contrairement à un ordinateur portable, il permet à tous les collaborateurs de participer à cette phase de recherche cruciale dans la réalisation du projet.
 
Concrètement, l’utilisation de plusieurs stylets est indispensable pour structurer la mind-map collectivement mais aussi pour diviser les tâches tout en travaillant sur le même système qui était ici la structure du bâtiment. De cette manière, une personne a pu s’occuper de contraintes liées aux murs, une autre des fenêtres et une dernière des plafonds tout en travaillant sur un seul et même document. Chaque personne pouvait de cette manière donner son avis sur la structure de la mind-map en temps réel. 

Au final quelle image gardez-vous des TBI en entreprise à l’heure actuelle ?

Pour ma part et à travers mes nombreuses expériences et celles de mes collèges, je trouve que le tableau interactif est l’outil de travail le plus adapté au travail de groupe, car il facilite la collaboration, l’échange et surtout, il dynamise l’esprit d’équipe. 
 
Pour en savoir plus sur le Mind-Mapping

Témoignage d’une enseignante amenée à intégrer le tableau blanc interactif dans sa pédagogie quotidienne.

Les TBI : apports et contraintes

Une technologie nouvelle à maîtriser

L’arrivée des TBI dans le monde de l’éducation est un événement important mais dans les faits, l’apparition d’une technologie nouvelle pose souvent quelques problèmes.

Il faut d’abord souligner que le tableau blanc interactif coûte cher ! Ils représentent un réel investissement, ce qui peut souvent freiner voire bloquer son apparition dans certaines écoles.

De plus, une grande partie du personnel enseignant se retrouve démunie face à cet outil ! Comment l’utiliser efficacement ? De quelle manière le mettre réellement à profit en exploitant toutes ses possibilités ? Il existe un réel manque de formation et la majorité des enseignants devra se former seule, au contact de l’outil ou avec le soutien de collègues plus expérimentés.

Cependant, une fois que l’enseignant le maîtrise et qu’il parvient à le mettre efficacement en place au quotidien, le tableau interactif  se révèle être un outil précieux permettant un vrai gain de temps, une meilleure dynamique dans l’assimilation des savoirs, plus d’interactivité, de motivation…

Un enseignement dynamique

Les TBI permettent à l’enseignant de modifier ses pratiques. Il gagne d’abord du temps en classe : les devoirs à noter, les leçons à copier, les images à afficher… Tout est préparé en amont, il n’y a plus qu’à afficher au TBI ! Le temps de présence de l’enseignant peut alors être dédié réellement au soutien et à l’accompagnement des élèves.

Ces nouvelles technologies apportent plus de dynamisme dans une classe. Les élèves ne sont plus tête baissée sur un support individuel, ils regardent tous ensemble dans la même direction. Les textes, les images s’affichent, sont déplacés, modifiés. Le support est en mouvement : il maintient l’attention et l’intérêt.

Lors d’un exercice, la classe peut observer les étapes, participer à l’élaboration, venir modifier. Le support n’est pas figé, les erreurs ne sont pas inscrites définitivement, l’enseignant peut intégrer les remarques, les corrections… Autant d’aspects bénéfiques pour la motivation de chacun.


Les avantages à utiliser un TBI

Les TBI : quels bénéfices pour l’élève ?

Ludique, créatif, interactif

Le manque de motivation est un problème dans le quotidien de la classe. L’arrivée en classe d’un TBI apporte quelques solutions.

L’interactivité entre l’enseignant et les élèves, mais aussi entre élèves amène ces derniers à être plus réactifs, plus impliqués. Les TBI permettent par exemple un support privilégié pour exposer un travail de recherches en groupe : les élèves peuvent y insérer des textes, des images, du sons, ou même des extraits vidéos… Ils sont alors bien plus investis dans leur présentation, et l’auditoire dans son écoute !
Cela favorise le dialogue entre pairs, le débat, l’argumentation. Le travail collectif trouve un nouvel essor, gagne en efficacité.

Un autre aspect du TBI le rend particulièrement ludique pour les élèves : le lien étroit qu’il entretient avec les TICE. Il permet à la classe de s’ouvrir plus facilement aux technologies numériques et d’effectuer par la même occasion un travail sur les traitements de texte, la recherche internet, la sélection d’informations… Autant de savoirs à intégrer dans le cursus scolaire des élèves.

Être acteur pour mieux apprendre

Ce dynamisme et ces interactions favorisés par les TBI rendent les élèves acteurs. En plus d’une meilleure écoute, d’une plus grande concentration, ils font preuve d’un investissement accru dans l’apprentissage.

En agissant directement avec le TBI, ils comprennent mieux, assimilent mieux. Sont alors favorisés tous les processus entrant dans l’assimilation d’une notion : l’intérêt, l’écoute active, la mise en application, l’entraînement, la facilité de mémorisation…

L’élève ne subit plus l’exposé magistral du professeur, il est actif, réactif, impliqué et investi, pour une plus grande efficacité et de meilleurs apprentissages au quotidien.

Une enseignante livre à tableauxinteractifs.fr son opinion sur l’usage du tableau numérique

Depuis que le tableau blanc interactif est entré dans nos écoles, de nombreux articles ont été écrits et beaucoup d’opinions émises.
Chaque enseignant a sa façon personnelle de transmettre une connaissance. Certains vont adorer cet outil et s’en serviront tout le temps, d’autres ne sauront même pas quoi en faire et refuseront d’en entendre parler. En tant qu’enseignante à l’école primaire, je me permets de vous donner mon opinion.

Au point de vue pédagogique

Il faut que l’enseignant ressente le besoin d’avoir un tableau numérique interactif et possède des idées pour s’en servir. Le désir va lui permettre de bien anticiper et de se préparer à son utilisation. Il sera réceptif à une formation et va pouvoir faire des merveilles. En tant qu’enseignante son utilisation me sort de la routine et me donne une nouvelle motivation. Quand l’élève déteste les maths et ne fait plus aucun effort, l’utilisation du tableau numérique va dans certains lui donner une nouvel angle d’acquisition de la connaissance et peu le remettre dans les rails, je l’ai vécu souvent. L’image et le partage sur tableau est plus parlant pour certaines personnalités.

Certains de mes collègues ne sont pas à l’aise avec l’outil et les nouvelles technologies en général, je le comprends tout à fait, j’ai moi-même été souvent obligée de passer du temps en dehors des heures de classe pour bien calibrer mon cours mais après la maîtrise de l’outil, je gagne du temps pendant la classe car mes supports sont déjà prêts à projeter sur le tableau blanc.

La facilité d’utilisation du tableau numérique interactif

Cela ne sert à rien de suivre un stage d’apprentissage global. Il est intéressant de savoir pour quelle matière l’enseignant va s’en servir. Personnellement, l’enseignement de l’anglais en primaire par le tableau numérique interactif est un vrai bonheur. 
 Il décomplexe l’enseignant comme l’élève. Il permet de connaître la bonne prononciation, d’ utiliser des exercices ludiques. Cela représente véritablement une aide et une ressource pédagogique. Cette facilité d’utilisation est aussi vite maîtrisée par les enfants qui sont très à l’aise avec toutes ces nouvelles technologies. Il n’y a plus de bons ou de mauvais élèves : la classe apprend l’anglais. Et si vous avez besoin du manuel, il y a le droit de scanner la page et la photocopieuse la transforme en format pdf. Mise sur le tableau, tous les élèves apprennent ensemble.

Un enseignant appréciera le Tbi s’il aide à bien exploiter ses documents en classe et si ses
expériences sont bonnes.

Le comportement de l’élève face à TNI

Les écoles ont bien saisi qu’il fallait sortir l’élève de sa passivité. Depuis quelques années, elles multiplient les activités pour attirer l’attention. Le TNI aide à sortir l’élève en échec scolaire de son mutisme. Il apporte de l’intérêt à celui qui n’en avait plus. L’élève n’a pas peur de l’échec puisqu’il sait s’en servir, il deviendra volontaire pour aller au tableau. TNI n’est pas un vidéo-projecteur, il a une manipulation directe qui permet une réflexion commune.

Il n’est pas le moyen miracle qui sauve les élèves en difficulté et rend un professeur meilleur. Mais bien utilisé et désiré par l’enseignant le tableau numérique peut faciliter la compréhension et augmenter la motivation des élèves.

Pour lire l’article sur la rentrée numérique 2014

ou l’article concernant la motivation de l’élève grâce au tbi